Un programme STAFE en demi-teinte
Le dispositif STAFE
Voici quelques réflexions au sujet du programme STAFE après la campagne 2021.
Rappelons que ce programme a remplacé en 2018 par ce qu’on appelait les “ réserves parlementaires”. Nos représentants élus (députés et sénateurs) disposaient d’une enveloppe qu’ils pouvaient utiliser selon leur bon vouloir pour venir en aide à des collectivités ou à des associations. Cette pratique d’usage des fonds publics n’était pas prévue dans notre Constitution, elle a donc été remplacée par ce que nous connaissons actuellement. De plus, son fonctionnement était critiqué par son manque de transparence.
Personnellement, j’ai eu l’occasion de lire des bilans de donations faites par quelques-uns de nos sénateurs contredisant largement cet argument.
Le nouveau système, censé être plus transparent, mérite toutefois, en l’état de son fonctionnement actuel, quelques critiques.
- Au passage, la subvention STAFE, si on la compare à la somme allouée aux “réserves parlementaires” de naguère, a été rabotée de plus d’un tiers puisque qu’on est passé de 3,2 à deux millions d’euros de subvention.
- Au niveau de son fonctionnement, en raison de ses critères très restrictifs d’octroi, certains projets ne sont actuellement pas éligibles. Par exemple, il est exigé que les bénéficiaires du STAFE ne concernent que les Français : certaines associations, qui se battent pour faire vivre la culture française, peuvent être composées de membres ne possédant pas la nationalité française tout en ayant gardé un lien fort avec la France en raison de leurs origines. Citons un extrait du compte-rendu public 2022 STAFE à Buenos Aires: “Les projets devront impérativement bénéficier en tout ou partie à des usagers français, dans le but précité de les aider au plan éducatif, caritatif, culturel ou économique pour être éligibles au STAFE.” Ainsi, cette phrase empêche de fait toute possibilité d’aide auprès d’associations francophiles et francophones désireuses de s’impliquer dans des projets. Cela va au détriment du développement de la culture francophone dans le monde.
- Un projet doit nécessairement être déposé par une association reconnue légalement et existante depuis au moins un an. Pour citer l’Argentine - il serait intéressant d’élargir ce point à d’autres pays-, former une association est un véritable parcours du combattant auquel s’y adjoint un coût financier de fonctionnement considérable. Cette disposition a pour conséquence de limiter encore plus l’accès à ce programme.
- Il faut déplorer également le nombre limité de projets à chaque circonscription établi selon le nombre d’inscrits au registre des Français de l’étranger. Ainsi, pour la circonscription de Buenos Aires seuls peuvent être acceptés cinq projets en Argentine et un au Paraguay.
Résultat, les projets ne peuvent être déposés que par un nombre très restreint d’associations, dont certaines, d’ailleurs, sont très connues et reconnues. Afin d’ouvrir ce dispositif, dont nous ne nions absolument pas l’intérêt, il serait judicieux d’assouplir les critères de sélection afin de permettre à un plus grand nombre de collectivités, désireuses d'œuvrer pour la francophonie, de déposer des dossiers et de donner à ce programme une plus grande ouverture à d’autres projets.
Quelques liens utiles:
J.Guillot
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Conseiller des Français de l'étranger pour l'Argentine
Voir aussi dans le site des Français à l'étranger.fr
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