Un si long parcours pour obtenir sa retraite via la convention franco-argentine

Publié le par FrançaisduMonde.adfe.conesud

Ah qu'il est ardu le chemin pour obtenir sa retraite française lorsqu'on vit en Argentine! Bien sûr, la fameuse convention franco-argentine a permis une reconnaissance de la durée de travail effectuée dans les deux pays ce qui est un progrès indéniable. Néanmoins, de nombreuses françaises et français qui me contactent pour ce sujet me font part de leurs difficultés personnelles. Et chaque cas possède son lot de particularités! Voici le témoignage d'une de nos concitoyennes. Pour des raisons évidentes dans ce monde hyperglobalisé, nous avons préféré que ce témoignage reste sous le sceau de l'anonymat même si sa véracité ne laisse aucun doute. Il est d'ailleurs fort probable que les lecteurs de ce message s'y retrouvent...
J.Guillot
 
Je suis argentine et française, j'ai 62 ans et réside à Buenos Aires depuis 1997. J'ai étudié et travaillé en France pendant 15 ans avant de retourner vivre à Buenos Aires avec ma famille française.
À l'âge de 59 ans j'ai entamé les démarches pour obtenir ma retraite argentine en utilisant les conditions établies par la Convention de Sécurité Sociale entre la France et l'Argentine. A cette époque-là, cela faisait 15 ans que j'exerçais comme professeur au Lycée Jean Mermoz de Buenos Aires et le cumul de mes années de carrière en Argentine et en France allait me permettre de bénéficier de la retraite argentine à l'âge de 60 ans.
Une fois ma demande de retraite reçue et acceptée par l'administration argentine, celle-ci a mis 6 mois pour envoyer en France mon relevé de carrière argentin et demander mon relevé de carrière français. Lorsque l'administration française a répondu, personne ici ne m'en a informé. Après de nombreuses visites aux bureaux de l'administration argentine, avant la pandémie, un agent de l'administration locale m'a finalement expliqué que le formulaire utilisé par l'administration française pour transmettre mon relevé de carrière n'était pas au format réglementaire. Puis il m'a fait savoir qu'ils n'allaient pas réclamer le bon formulaire à l'administration française et que par conséquent tout mon dossier risquait d'être refusé par l'administration argentine si je ne prenais pas en charge moi-même cette situation !
N'ayant pas d'interlocuteur en France, j'ai réussi à contacter la personne en charge de mon dossier français grâce à une déduction logique qui m'a permis de "deviner" son adresse mél en consultant divers courriers qu'elle m'avait envoyés, sans malheureusement m'avoir jamais transmis son adresse électronique. Ma logique fut couronnée de succès et la personne en question a non seulement eu l'amabilité de me répondre sinon qu'elle m'a envoyé très rapidement le formulaire attendu par l'administration argentine. Je ne parlerai pas ici des difficultés auxquelles j'ai dû faire face avec l'administration argentine en rapport avec l'application de la Convention car ceci ne concerne plus la France. J'ai finalement obtenu ma retraite argentine deux ans après l'avoir demandée et ceci grâce à l'intervention d'un cabinet d'avocats.
Le parcours a été très très difficile et semé d'embuches, à mon avis parce que la Convention établit que les ressortissants français résidant en Argentine doivent obligatoirement utiliser les services de l'administration argentine pour constituer leurs relevés de carrière qui leur permettent d'accéder aux deux régimes de retraite. Il n'y a aucun canal de communication ouvert avec l'administration française dans le cadre des démarches administratives en lien avec la Convention. L'administration argentine est la seule à s'occuper des dossiers initiés en Argentine et n'a aucune responsabilité envers l'administration française sur leur état d'avancement.

Publié dans Argentine

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