Un vote sanction
Les Français établis en Afrique et dans les Amériques qui ont voté à gauche aux présidentielles de 2007 ont l'occasion de s'exprimer à nouveau pour élire 79 conseillers des Français de l'étranger. Ils ont toutes les raisons de rester fidèles à leur geste d'il y a deux ans, et même d'être rejoints par d'autres.
Des promesses de campagne du Président, de la République, celle qui s'applique hors de France avec le plus de vigueur est la réduction des moyens de l'Etat, qu'il s'agisse de crédits ou de personnels. Que tout ceci s'habille d'un discours de réforme, nous expliquant que le ministère des Affaires étrangères "doit se transformer pour entrer dans le XXIème siècle" ne trompe personne. Il entre dans le nouveau siècle comme une administration affaiblie, estropiée, aux troupes désemparées.
Et la gratuité des frais de scolarité offerte à un petit nombre de familles françaises dont les enfants sont lycéens n'a rien non plus pour apaiser le plus grand nombre. D'abord parce que l'on sait très bien que cette mesure, annoncée par Nicolas Sarkozy comme devant s'étendre à l'ensemble des classes jusqu’à la maternelle, n'ira pas, compte tenu de son coût, au-delà des trois classes du lycée. Ensuite parce qu'en raison de l'état des finances de l'Etat français, tout s'organise pour transférer le coût de cette mesure sur les autres familles, françaises et étrangères.
Avec la hausse accélérée des frais de scolarité dans tous nos établissements à travers le monde, avec l'arrivée prochaine d'une taxe additionnelle de 6% ou de 2%, nos établissements deviennent de moins en moins accessibles aux familles étrangères à revenus moyens traditionnellement tournées vers la France. De plus en plus, ce sont les enfants d'une bourgeoisie d'argent qui nous arrivent, dont les parents achètent "l'éducation à la française " comme le meilleur et le plus chic produit sur le marché, avant de leur payer l'université américaine…
Est-ce bien ce que nous voulons ?
Pendant ce temps, rien n'est fait pour élargir l'accès de la caisse de sécurité sociale des Français de l'étranger aux plus faibles : avec ses 160 000 bénéficiaires, elle ne couvre toujours que 12 % de nos compatriotes enregistrés dans nos consulats. Or dans le même temps, les aides consulaires diminuent, et avec l'arrivée prochaine des "pôles consulaires régionaux", nos consulats vont encore s'éloigner de leurs administrés.
Est-ce cela la priorité promise aux Français de l'étranger ? Si faible que soit la voix des Français hors de France, l'occasion s'offre d'infliger au Gouvernement un vote sanction.
Ne passons pas à côté.
Le bureau national Français du monde-ADFE